L’avis d’Alternatiba/ANV-COP21 sur le PLUi

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L’avis d’Alternatiba/ANV-COP21 sur le PLUi

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Avis d’Alternatiba sur le P.L.U.i du Mans

Nous voulons un Plan Local d’Urbanisme communautaire prenant véritablement en compte l’urgence climatique !

Notre lecture du PLUi

Nous exprimons par cet avis, notre opposition résolue au PLU Communautaire en cours d’élaboration par le conseil communautaire.

Ce document d’urbanisme permet entre autre :

  • d’artificialiser immédiatement 34 ha de terres cultivables à Béner pour un projet de zone commerciale dont la nocivité écologique (artificialisation de terres cultivables, destruction de la biodiversité, pollution)
  • rend constructible des terres utilisées par un paysan boulanger bio à La Chapelle-Saint-Aubin.
  • permet, rue Prémartine, l’abattage d’arbres dont certains sont centenaires pour, notamment, y construire un hôtel de luxe
  • ne prend pas en compte globalement les risques d’inondations
  • continue de privilégier les déplacements émetteurs de CO2

Concernant l’artificialisation des terres

Certes, ce projet prévoit d’artificialiser moins de terres que le précédent. Nous nous en réjouissons. Mais, face à l’urgence climatique et à l’extinction de la biodiversité, ce document, dans sa version actuelle, nous met en danger.
Les politiques du verre à moitié vide, du « c’est mieux car c’est moins pire » ne sont plus acceptables.
Cette situation requiert, de la part de nos éluEs, porteurEs de l’intérêt commun, vérité et cohérence.

Vérité : plus aucune terre cultivable ne doit être artificialisée. La densification de la ville ne peut se faire au détriment de la présence des arbres. Les projets luxueux au service d’une minorité ne doivent pas empiéter sur les “poumons de la ville”.
Cohérence : il n’est pas possible de prétendre mettre en œuvre une politique écologiste au service de l’intérêt général en artificialisant d’un côté et en protégeant de l’autre.

Les propositions d’Alternatiba : en faveur de l’agriculture paysanne biologique et de la protection des espaces naturels

En s’appuyant sur la structuration historique de la ville autour de ses jardins, nous souhaitons voir intégrer au PLUi un ambitieux projet nourricier.
Qu’il permette, au-delà du pôle d’excellence de la Germinière (nettement insuffisant) de mettre à la disposition de paysan⋅nes les terres nécessaires pour approvisionner les cantines scolaires.

De plus, l’intégration d’espaces naturels dans ce tissu urbain est absolument nécessaire pour la biodiversité, ces espaces de fraîcheur qui deviendront vitaux sous peu, constituent des puits carbone, permettent aux plus jeunes d’expérimenter le rapport au vivant.

Une telle ville pourrait se réjouir de la présence d’espaces immédiatement ré-investissables (friches urbaines) pour réintégrer des espaces oxygénant ou favoriser l’installation d’activités économiques favorables à la lutte contre le dérèglement climatique (et à l’adaptation face à ses effets) en soutenant l’installation d’artisans, d’associations et de coopératives dont la production est localement vertueuse.

Concernant le transport

En tant que premier poste d’émission de gaz à effets de serre, nous considérons devoir revoir radicalement le plan de mobilité de notre territoire afin de donner la possibilité à chacun⋅e d’utiliser un moyen de déplacement doux en toute sécurité.
Aujourd’hui de nombreuses parties du territoire concerné par le PLUi ne sont pas accessibles autrement qu’en transports émetteurs de CO2.

Sans renier l’histoire automobile de la ville, il est maintenant nécessaire de développer de multiples alternatives, en revoyant les priorités de voiries/chaussées. En premier lieu, les voies piétonnes (y compris les chemins de randonnée), ensuite, les voies cyclables, les transports en commun, puis au final, les véhicules les plus polluants.

Les propositions d’Alternatiba : en faveur d’un plan de déplacement conçu par et pour les usagerEs des mobilités douces

Nous considérons l’inter-communalité comme une opportunité de créer un nouveau réseau de mobilités douces en connectant chaque commune, les unes aux autres (et pas seulement radialement avec le centre de la communauté urbaine).
Pour produire un Plan de Déplacement Urbain (PDU) à la hauteur, il nous paraît urgent de consulter les préconisations de Cyclamaine, membre de la FUB, l’association locale la plus à même de mener cette réflexion et de la soutenir pour parvenir : à renforcer le réseau continu des pistes cyclables, à adapter tous les axes à la pratique du vélo en sécurité, et à créer des “Autoroutes” cyclables (comme à Grenoble.)
Il est important d’organiser la possibilité de voyager avec son vélo dans le bus, le tramway et le train et d’installer de nouveaux dispositifs pour le stationnement (arceaux, veloboxes). Tout cela soutenu par des campagnes publiques pour la protection des cyclistes sur la route (diminution de la mise en danger et du stress).

Nous attendons des actes politiques forts

La responsabilité revient aux éluEs, porteurEs de l’intérêt général, de reporter l’adoption du PLUi afin de consulter véritablement les citoyens et les citoyennes qui sont directement concerné⋅es. Pour qu’une décision soit acceptée, elle doit être prise collectivement, au terme d’un véritable débat. Celui-ci exige du temps et une information.

Nous remarquons que le PLUi est modifié lorsqu’un gros projet industriel ou commercial en exprime le besoin. Il est scandaleux, à notre époque, de faire passer les enjeux privés d’une minorité devant les “communs”.
Au contraire, les projets devraient s’adapter au PLUi, et si une zone naturelle a été préservée, cela ne devrait plus être remis en cause !

Un exemple à suivre

De nombreuses villes en transition (Ungersheim, Kingersheim, Grande Synthe, Loos en gohelles…) nous montrent la voie, suivons-les ! Celles-ci mènent réellement une politique démocratique en prenant en compte les avis des habitantEs. Le PLUi de Kingersheim nous semble exemplaire dans sa conception de ville en transition. (Cette ville de seulement 13 000 habitant⋅es s’appuie sur un PADD beaucoup plus conséquent et travaillé que celui de le Mans Métropole!)

Conclusion

Nous demandons l’annulation en l’état du PLUi et un véritable débat pour un territoire métropolitain écologique et citoyen.

Dans la perspective d’un renoncement, par les éluEs, à porter l’intérêt commun, la protection du vivant face aux intérêts financiers, nous, citoyens et citoyennes prendrons nos responsabilités en poursuivant la mobilisation contre ce plan local d’urbanisme et contre tous les projets inutiles et climaticides.

Annexes


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