Les citoyenNEs en lutte pour sauver les arbres du parc Prémartine

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Les citoyenNEs en lutte pour sauver les arbres du parc Prémartine

Face à l’urgence climatique et à la destruction de la biodiversité, nous n’avons pas le luxe de nous passer des 158 arbres du parc Prémartine (ancien siège du Crédit Agricole). Certains de ces arbres sont pluricentenaires.

 

Samedi 26 octobre 2019, des citoyen⋅nes ont signifié, par leurs actions, leur détermination à empêcher un projet contraire à la justice sociale et environnementale. Destructeur d’arbres, cet ensemble immobilier de luxe bénéficiera à une minorité aisée au détriment de la majorité de la population.

Ces citoyen⋅nes ont, comme dans plusieurs autres parcs de la ville cette semaine, noué des rubans blancs autours de troncs d’arbres dans le Jardin des plantes pour figurer les conséquences de leur abattage, pour les protéger symboliquement, et laisser des messages.

En août, avant même que le permis de construire n’ait été accordé, un if centenaire avait été abattu dans le parc Prémartine. Son tronc, énorme, ainsi que ses nombreuses branches gisent encore en lieu et place où l’arbre se dressait depuis plus d’un siècle. Ce sont ces branches que les militant⋅es, considérant qu’elles représentent un commun qui leur a été volé, ont transportées et déposées devant le siège de la société en charge de financer l’opération immobilière, BGJ, avenue François Mitterrand. Un faux sang y a été laissé pour symboliser le caractère criminel de ces abattages d’arbres.

Illes se sont enfin rendu⋅es devant la mairie du Mans pour dénoncer la collusion entre des intérêts privés et la municipalité. En 2013, la mairie a vendu un terrain lui appartenant avenue O. Messiaen au Crédit Agricole qui, après avoir abattu un demi-hectare boisé y a installé son nouveau siège. La mairie a ensuite facilité la reprise de l’ancien siège du Crédit Agricole, laissé vacant (un parc en pleine ville!), à un promoteur local, Stéphane Galibert, par ailleurs président du Conseil de Développement du Pays du Mans, chargé de piloter l’actuel Plan Climat Air Eau Territorial (PCAET). Cinq ans plus tard, le Conseil Communautaire a voté la modification du Plan Local d’Urbanisme permettant de mener ce projet immobilier en s’exonérant de la part de logements sociaux imposés par la loi.

Ces actions (rassemblement, manifestation, prises de parole), durant toute la matinée, et mobilisant plusieurs dizaines de citoyen⋅nes, montrent la détermination à empêcher ce projet. En s’emparant de branches d’if, illes ont voulu alerter sur le danger mortel qu’encoure notre ville en se privant des moyens de vivre dans une ville respirable.

Dans un contexte d’urgence climatique et d’extinction de la biodiversité, se traduisant par des canicules plus fréquentes, détruire une protection indispensable à la ville comme à la planète constitue un acte criminel. La compensation avec des arbres, qui mettront plusieurs dizaines d’années à pousser, ne nous soulagera pas lors des prochaines canicules.

L’arbre est capable de produire l’oxygène dont un être humain a besoin quotidiennement. Il procure de la fraîcheur en ville pendant les canicules et réduit le taux de mortalité lié à la pollution de l’air de 6%. 1

Construire un hôtel de luxe aux bénéfices d’intérêts privés constitue un préjudice grave pour l’intérêt général lorsqu’il entraîne de telles destructions. L’intérêt général commande de préserver et de multiplier les espaces verts pour rendre vivables les villes. Malheureusement, d’autres projets vont dans le même sens, à Béner par exemple où un projet de zone commerciale inutile et nuisible menace directement l’approvisionnement en eau de la ville du Mans, fait courir des risques d’inondations et prive les habitant⋅es de zones naturelles qui gagneraient à être confiées à des fins de productions maraîchères.

Dans ce cadre, nous saluons la prise en compte par les élu⋅es, des nombreux avis laissés sur l’enquête publique du PLUi qui ont permis que soient protégés le parc de St Aldric et une parcelle en agriculture bio à la Chapelle St Aubin.

Si de telles décisions ont pu être prises, et considérant que Le Mans comporte un fort taux de logements vacants et de friches, nous appelons à ce que le PLUi empêche l’abattage d’arbres et la réduction des espaces verts. Il est ainsi mensonger de prétendre comme Stéphane Galibert, un des promoteurs du projet, que celui-ci sera bénéfique pour l’environnement et la ville.

Stop à l’écoblanchiment !

Nous exigeons l’arrêt immédiat de ce projet criminel et appelons à la plantation massive de nouveaux arbres !

Nous, citoyen⋅ne⋅s, si les promoteurs privés poursuivent ce projet et si les élu⋅es renoncent à porter l’intérêt du vivant présent et à venir, prendrons nos responsabilités en poursuivant la mobilisation contre ce projet néfaste socialement et écologiquement. Car nous n’avons pas d’autre choix, pour laisser un avenir digne et vivable, aux générations futures.

Pour que les arbres ne deviennent pas un luxe, nous poursuivrons la lutte !


1 Comment

Nous ne cèdrerons pas! ⁕ Alternatiba Le Mans

janvier 14, 2020at 11:51

[…] le chantier de YesWimmo avenue Bollée, bétonneur local et abatteur d’arbres en série (un petit rappel sur le parc Prémartine?). Nous appelons à protéger un cèdre centenaire sur une parcelle attenante à ce […]

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