Élections municipales :
dernier mandat pour le climat !
Leur écologie… et la nôtre
Toutes et tous écolos, nos responsables politiques? Les discours verdissent sans actes à la hauteur et des déclarations d’urgence climatiques sont signées mais restent lettre morte ; “Il y a pire que ne rien faire, il y a prétendre avoir conscience d’un problème et faire semblant d’agir.” L’exemple le plus éhonté vient de notre « champion de la terre », champion des doubles discours, mesurettes et promesses lointaines. Le réchauffement climatique, établi scientifiquement, sa gravité et la part de l’activité humaine dans ce phénomène ne sont plus guère contestés. Leur solution, pour conserver leurs privilèges, leurs positions de pouvoir, leur mode de vie? Un capitalisme repeint en vert, reposant sur un peu de sobriété énergétique et nombre de technologies soi-disant vertes.
Alternatiba/ANV-COP21 propose un chemin qui ne prolonge pas notre modèle actuel. Ni balisé ni tracé d’avance, plus escarpé, plein de méandres. Il est, emprunté collectivement, riche de liens, d’apprentissages et d’autonomie. Notre collectif permet, depuis 5 ans, d’expérimenter des alternatives concrètes, de se rencontrer, de débattre lors d’événements d’ampleur (un village en 2015 et une caravane des alternatives en 2016, la fête des possibles en 2017 et l’accueil du tour cycliste Alternatiba en 2018) et par des réunions plénières (chaque 3ème mercredi du mois).
La généralisation de ces alternatives, qui peuvent et doivent devenir la norme, se heurte aux projets climaticides. Pour s’y opposer, Alternatiba et Action Non Violente COP21 se sont rejoint, en 2018, pour mener des actions directes non violentes de désobéissance civile avec d’autres collectifs.
Au Mans, nous luttons contre les projets d’ensemble immobilier de luxe à Prémartine et de zone commerciale à Béner, contre l’abattage d’un cèdre centenaire, avenue Bollée. Ils sont favorisés par le P.L.U.C (Plan Local d’Urbanisme Communautaire). Ce plan, misant comme les précédents sur le développement économique plutôt que sur la responsabilité d’imaginer une ville résiliente, laisse artificialiser 34 ha de terres cultivables à Béner et abattre 158 arbres, dont certains pluri-centenaires, au parc Prémartine.
Notre collectif propose donc une alternative pour métamorphoser notre territoire : le Plan Climat Air Énergie Eau Départemental.
Il résulte de notre déception suite à notre participation à la rédaction du Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) : Fort de ses cinq années d’expériences misant sur l’intelligence collective, il semblait pertinent et passionnant pour notre collectif de nous engager dans la contribution à ce document. Si nous avons été déçuEs de ne pouvoir partager nos expériences et nos méthodes d’organisation collective, nous avons surtout été atterréEs par le manque de moyens consacrés à ce dossier qui nous paraissait devoir être mis en première ligne et disposer de toutes les attentions, et donc des moyens permettant de mener un réel travail de coopération. L’adoption de la proposition du PCAET n’a pas été formalisée par un vote mais par une vague question à l’assemblée “on est touTEs d’accord?” par l’animateur, Stéphane Galibert, président du Conseil de Développement du Pays du Mans, par ailleurs promoteur immobilier. Le même qui abat des arbres centenaires pour construire un ensemble immobilier de luxe à Prémartine, en assurant que replanter davantage d’arbres constitue un bénéfice pour l’environnement.
Ce PCAET manque cruellement d’ambition, ne prend pas même le soin de fournir les estimations chiffrées en terme de réduction de gaz à effet de serre (GES) de ses fiches actions et fait le choix du développement industriel d’énergies renouvelables plutôt que celui d’une métamorphose de notre territoire.
Notre plan climat alternatif à vocation à constituer une vision puissante et sans retenue de ce que nous pourrions imaginer collectivement mettre en place avec un courage politique fort pour s’aligner sur une trajectoire compatible avec les 1,5°C. Il est issu du rapport de B&L Evolution, bureau d’étude qui accompagne des collectivités pour rédiger leur PCAET.
En voici 4 idées fortes :
• Pensons à l’échelle du département ;
• Organisons la coopération, la mutualisation ;
• Engageons un processus citoyen décisionnaire des transformations profondes de notre modèle de société ;
• Misons sur des expérimentations innovantes pour structurer une nouvelle économie au service du bien commun.
Il s’agit d’un travail ouvert, pouvant encore être amélioré et proposé à l’ensemble des collectivités souhaitant ouvrir leur imaginaire hors des chemins balisés du capitalisme vert. Nous attirons l’attention sur le fait que les mesures ne peuvent être prises isolément, sans cohérence d’ensemble, sinon pour valoriser un projet d’éco-blanchiment.
Notre proposition est accessible à l’adresse alterplanclimat72.org.
Elle s’inscrit dans une vision politique de l’écologie et se distingue de la seule protection de la nature, transformant les structures économiques, juridiques et politiques, et notre rapport quotidien et pratique au monde. Elle englobe la démocratie, les inégalités (sociale, de genre, de génération), les communs, le soin et l’accueil digne des êtres humains. Nous dénonçons avec plus d’insistance encore l’instrumentalisation de l’écologie faite par les partis prônant la xénophobie et la haine des étrangerEs pour inciter au repli et à la haine. Cette métamorphose implique des choix, des conflits et la désignation de responsables. ChacunE doit prendre sa part en n’oubliant pas que les principaux responsables de cette situation d’une gravité extrême sont les banques, les fonds de pensions, les multinationales et les responsables politiques qui les soutiennent, laissent faire, étouffent et répriment la création d’autres mondes, hors du capitalisme, de la domination et de la marchandisation de tout.
A la fuite en avant de la croissance verte, ou au retour à l’autarcie, nous préférons « un détour vers l’humilité d’un monde fini, vers la sobriété, pour inventer un monde désirable pour l’ensemble des habitantEs de la seule planète dont nous disposons.»
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