Tags : Action non-violente Citoyenneté Plan Climat Air Energie Territorial
Il y a dix ans, Hervé Kempf publiait « comment les riches détruisent la planète », il y écrivait que la crise écologique s’approfondissait et mettait en péril les possibilités futures d’une vie digne sur Terre.
Il démontrait dans ce livre
• que la crise écologique est indissociable d’une crise sociale marquée par la montée des inégalités depuis les années 80 et la constitution d’une oligarchie coupée de l’intérêt général ;
• que cette oligarchie, les personnes les plus riches, avaient une responsabilité éminente dans la crise écologique, tant par leurs actes que par le modèle culturel de consommation excessive qu’ils propagent ;
• et que l’oligarchie manifeste une tendance autoritaire de plus en plus marquée, reculant sur la démocratie pour maintenir ses privilèges.
10 ans plus tard, alors que des millions d’humains vivent dans leurs corps, payent ou ont payé de leur vie la destruction de leur environnement, nous sonnons l’alarme climatique.
Nous refusons qu’une poignée de personnes, en France et dans le monde, accaparant toutes les richesses, saccageant nos ressources communes, continuent à mettre en péril l’ensemble du monde vivant.
Car le constat est aujourd’hui celui d’une catastrophe pour le vivant, dans son intégralité, dont nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à être conscients de son caractère inéluctable.
Pourtant, nous pensons que nous pouvons encore agir sur l’ampleur de la catastrophe. Nous y préparer et nous y adapter certes, mais surtout mettre toute notre énergie, unir toutes nos voix pour limiter le dérèglement climatique et lutter pour chaque dixième de degré.
Du mouvement « Il est encore temps » en France ou « On a plus le temps » en Angleterre, vous choisirez lequel vous est le plus confortable pour envisager l’avenir…
Ce qui est sûr, c’est qu’un avenir dans lequel les mines, les barrages, le tourisme et le transport aérien, le modèle d’agro-industrie continuent à prospérer, ne sera pas vivable.
Les personnes à qui ce modèle promet l’enrichissement choisiront la violence.
Mais les personnes qui savent combien l’injustice est globale, les personnes qui l’ont expérimentée dans la rue, au fil des mouvements sociaux depuis des décennies, ou tout récemment, peuvent faire le choix du rassemblement. Avec les « gilets jaunes », nous devons faire la démonstration que la justice sociale est le chemin nécessaire par lequel les choix écologiques doivent passer.
L’alarme climatique nous appelle à déconstruire, maillon après maillon les chaînes qui maintiennent serrées nos vies dans le modèle de la croissance, une croissance mortelle.
Nous n’en pouvons plus de ce modèle qui manipule nos désirs les plus intimes pour nous amener à consommer toujours plus, étouffant le bonheur dans l’acte de posséder.
Nous n’en pouvons plus de cette pression constante pour accéder aux droits les plus vitaux : se nourrir, se loger, se chauffer, se déplacer, conduisant à échanger sa vie contre un salaire.
Nous n’en pouvons plus de cette confiscation du temps au motif de la productivité. Comment vivre libre, sans le temps pour penser, être ensemble, choisir, s’organiser, rêver ?
Nous n’en pouvons plus, et cela tombe bien, parce qu’à la mesure de notre épuisement, la Terre que nous empruntons aux générations futures commence à nous faire savoir.
L’alarme climatique appelle à construire une économie de paix : en désinvestissant massivement notre argent (y compris l’argent public) des projets extractivistes, pétroliers, ou de la production d’armes et d’énergie nucléaire, ce qui revient quasiment au même. Une économie de paix qui mise sur l’intelligence collective, sur la force des liens, sur l’empathie, sur la co-éducation permanente.
L’alarme climatique appelle à construire une écologie sociale : où s’organise l’entre-aide, le don, et la coopération, qui interroge sereinement nos besoins pour renoncer joyeusement à la croyance que consommer rend heureux, et ainsi garder nos euros pour vivre bien sans nuire au reste du monde.
L’alarme climatique appelle à expérimenter de nouveaux rapports à la nature et au monde : en mangeant mois de viande, en participant massivement à produire notre alimentation saine et naturelle, en inventant de nouvelles formes d’organisation, en reprenant le contrôle de notre temps.
L’alarme climatique appelle à faire le choix de la solidarité en accueillant dignement les personnes venues trouver l’exil en France, parce que l’accueil est une nécessité humaine et qu’y renoncer nous condamne en même temps que celles et ceux qui se noient dans la méditerranée.
Alors, cette alarme s’accompagne d’un appel. Un appel à créer aujourd’hui une « assemblée citoyenne pour la justice sociale et climatique ».
Cette assemblée devra peser sur les décisions locales :
-sur le Plan Climat Air Énergie Territorial, que Le Mans Métropole devra signer d’ici quelques mois et qui doit l’engager pour une réduction massive de ces gaz à effet de serre suivant les dispositions des accords internationaux de la COP21.
-sur des choix conditionnant notre avenir : le soutien à une agriculture saine tout autour des villes, le renoncement à de nouvelles zones d’activité, comme à Béner qui menace directement notre approvisionnement en eau, les aménagements nécessaires pour trouver des alternatives aux voitures individuelles : l’amélioration des transports en commun et sa gratuité, la facilitation du partage des trajets, la création d’un plan vélo.
Cette assemblée devra également renforcer les liens entre celles et ceux qui sont engagéEs dans les luttes écologiques et celles et ceux qui se sont emparé des questions sociales, et qui ne pourront procéder à la remise en cause générale du système les uns sans les autres. Nous proposons que cette assemblée se tienne pour sa première séance le 20 décembre prochain, à 20H. (les infos arriveront très vite)
Rouge de colère ou vert de rage, avec ou sans Gilet jaune : mettons-y de l’ardeur, de la détermination, de la joie et de l’amour…
A l’issue de cette marche, nous appelons à rejoindre le blocage du dépôt pétrolier au Mans, de façon non violente, à prendre part au discussions et aux actions qui permettront de sortir de ce monde de dépendance au pétrole. Merci à vous.
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